Les fiches de résumé de connaissances sont créées en réponse à des questions soulevées par des membres du Global Grassroots Support Network (GGSN). Le GGSN est une initiative qui s’appuie sur le projet Blueprints for Change*. Le GGSN met en place une communauté de pratique qui rassemble des projets soutenant des groupes d’activistes grassroots axés sur la justice** dans plusieurs régions et continents. L’objectif est de partager les connaissances sur les défis communs auxquels ces groupes sont confrontés et sur la manière dont chaque projet les a résolus. Les questions sont posées aux autres membres du GGSN afin de compiler les connaissances et les ressources dont nous disposons.
Dans ce tour d’horizon, nous avons répondu à la question suivante :
Comment soutenir les personnes qui souhaitent partager leurs histoires vécues? Pour que ce partage soit accessible, et qu’il permette aux personnes qui ne se seraient pas senties en sécurité de partager leur histoire, de le faire?
** Consulter le document suivant pour la définition du GGSN de « grassroots ».
Réponses anonymisées de la communauté GGSN
1.Identifiez l’objectif derrière le partage, et les risques impliqués
Je pense que ce que les gens vont en retirer doit être clair dès le début, c’est-à-dire, vous ne pouvez pas leur promettre qu’iels obtiendront un changement de politique par le partage de leur expérience vécue. Vous devez fournir un niveau élevé de soutien, en vous concentrant sur ce qui est approprié pour ce que la personne souhaite en retirer. Certaines personnes racontent leur histoire seulement pour des raisons tactiques, alors que d’autres veulent que ça fasse partie de leur processus de guérison. Ces personnes auront donc besoin de soutien différent (comme une formation de communications pour la première et du soutien thérapeutique pour la deuxième). Même si les personnes ne s’attendent pas à ce que ce soit émotionnel, ne sous-estimez pas à quel point ça peut l’être et incluez un moment de care à la suite de l’expérience.
Assurez-vous que l’évaluation des risques est claire et faites-la avec la personne pour qu’elle puisse réfléchir aux risques et à un plan de sécurité, ou décider de ne pas partager son histoire. Assurez-vous que la personne soit informée des différentes options qui s’ouvrent à elle. Par exemple, il est possible de rester anonyme, d’utiliser un faux nom, d’utiliser une animation ou une illustration au lieu d’une photo ou d’user de créativité pour transmettre l’émotion de l’événement, mais pas les détails. Mon ancien milieu de travail avait créé une vidéo pour aider les jeunes personnes à penser aux limites personnelles et au partage de récits: SOS – amplifying the voices of young people | Safelives.
2. Fournissez de multiples options et modèles pour augmenter l’accessibilité
J’ai deux réflexions qui, je l’espère, seront utiles. La première est en lien avec l’accessibilité. L’accessibilité et le partage d’histoires vécues, je trouve, sont souvent synonymes avec le fait d’avoir plusieurs options. Comme soumettre une vidéo, ou créer de l’art, ou écrire un texte de réflexion. Ayez plusieurs points d’entrée dans ce que signifie raconter son histoire. Chaque personne raconte des histoires différemment, surtout quand c’est quelque chose de personnel pour elle. Certains de ces moyens peuvent sembler sûrs, d’autres non. Cela permet de choisir soi-même la voie empruntée. Par exemple, pour que mon enfant puisse exprimer ce qu’iel a ressenti à un moment donné, alors qu’iel n’a peut-être pas les mots pour le saisir totalement, une image vaut mille mots. En outre, certaines personnes peuvent se sentir en sécurité en associant leur personne à une histoire, tandis que d’autres non. Donc, la possibilité de choisir : oui, vous pouvez partager ceci avec mon nom. Oui, vous pouvez partager ceci sans mon nom… leur donner cette option également.
L’autre réflexion que j’ai est la suivante: si vous essayez d’aider les gens à raconter leur histoire, je trouve souvent qu’il est utile de leur donner des modèles de façons dont leur récit peut être abordé. Dans le monde du développement durable au Canada, il y a ce magnifique modèle de partage d’histoires pour rendre son histoire personnelle. C’est ainsi que vous le reliez au résultat que vous souhaitez obtenir. Et c’est ainsi que vous le rendez succinct. Le fait de pouvoir les soutenir peut être très valorisant pour les personnes qui se trouvent dans un espace de narration qui, autrement, pourrait être très accablant.
En résumé : L’accessibilité signifie avoir des options ; prendre une photo, faire un dessin, écrire un compte-rendu, etc. L’accessibilité veut dire d’offrir différents moyens de transmettre l’expérience. Certaines personnes se sentent en sécurité lorsqu’elles sont associées à leur personne, d’autres non. Proposer des modèles est utile pour inciter les gens à partager. Il existe des modèles de « récits d’impact » en ligne qui peuvent aider les gens à se sentir en confiance.
3. Le consentement éclairé est la clef
Un élément important lorsque vous partagez les histoires d’autres personnes est d’avoir eu leur consentement libre et éclairé, de s’assurer que les personnes comprennent pourquoi et comment leur histoire sera peut-être partagée et l’impact que cela peut avoir. S’assurer qu’elles soient complètement joyeuses et confortables, et que le consentement peut être retiré n’importe quand (mais laissez savoir que ce qui a été publié peut exister indépendamment, même si retiré des réseaux sociaux/site internet/impression).
Utilisez des formulaires de consentement, mais une bonne explication du formulaire est cruciale. Il y a une version écrite qui peut être expliquée/adaptée à chaque situation. Voir cet exemple: Sharing your story with Amnesty International
Sources
Les contributions et les ressources pour ce guide ont été fournies par :
- Safe lives: https://safelives.org.uk/resources/young-people
- Amnesty International: https://www.amnesty.org/en/documents/pol40/1394/2020/
Les autres identités des personnes ayant contribué à ce recueil de connaissances ont été anonymisées.
Cette fiche de résumé de connaissances a été préparée par :